• Une malade un peu confuse.

    Vous étiez alitée, et je vous regardais

    Discrètement à travers votre porte ouverte,

    En me souriant  vous avez tourné la tête,

    Alors dans votre chambre j’ai osé rentrer,

    Dans mes petits souliers, 

     

    L’odeur dans votre chambre était plus que chargée,

    Vous étiez à l’oxygène, à l’eau gélifiée,

    Vous respiriez très mal, vous étiez sous morphine,

    Un large pansement barrait votre poitrine,

    D’où le mal venait.

     

     

    Vous étiez tombée malade un dimanche en Mai,

    Les pivoines poussaient, les oiseaux gazouillaient,

    La veille vous aviez nagé dans un étang

    Avec votre tribu, puis donné le goûter

    A vos petits enfants.

     

    Ce jour là, vous avez senti un agrégat,

    Vous avez consulté chez votre médecin,

    Chimio thérapie, Curie, rechimio, Cochin, 

    Vous savez, les docteurs ne sont pas agréables,

    Il ne disent rien.

     

    -« Et je suis maintenant après six mois d’arrêt,

    Dans cette maison médicale, où, il paraît,

    Il y a beaucoup de gens qui seraient perdus,

    «C’est vrai cela ? » -« Plus ou moins » ai je répondu,

    Vous avez changé de sujet.

     

    Vous espéri-ez très bientôt sortir d’ici,

    Il était inutile de vous contredire !

    Et votre mari, qui ne venait pas vous voir !

    Alors que je l’avais croisé dans le couloir,

    Il avait piètre mine.

     

    Vous vous inquiétiez d’un repas à préparer

    D’urgence et me preniez pour le cuisini-er,

    Je vous demandai si vous aimiez recevoir,

    Il le fallait, les relations à cultiver,

    C’était obligatoire.

     

    Et vous m’avez parlé de votre nouveau curé,

    Un homme jovial et de bonne volonté,

    Puis vous m’avez demandé de vous confesser,

    Alors là j’ai dû doucement vous recadrer.

    -« Ah bon, je croyais ! »

     

    Avisant  un psautier posé sur votre table,

    Je vous proposai d’en lire un morceau choisi,

    Et la divine parole son effet fit,

    Elle vous rendit petit à petit le calme,

    Vous vous êt’ endormie.

     

    Alors je suis sorti sur la pointe des pieds,

    Ma mission auprès de vous était terminée,

    J’y penserais plus tard, au petit déjeuner.

     

           


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